Rencontrez Tyler Hobbs, la star de l'art génératif

Jun 12, 2023

Tyler Hobbs fait des vagues avec son art abstrait assisté par algorithmes qui exploite le code comme support créatif. Nous discutons avec l'artiste américain avant deux expositions physiques à New York et Londres

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Tyler Hobbs est sans doute l’affiche de l’art génératif et le champion le plus éloquent du code en tant que support créatif. Ancien ingénieur logiciel passionné par le dessin (figuratif) et la peinture, il a découvert le potentiel de l'art abstrait assisté par algorithmes il y a dix ans et a commencé à écrire des programmes relativement simples capables de créer de multiples variantes sur un thème. En exécutant, en peaufinant et en réexécutant ces programmes à plusieurs reprises, Hobbs a développé une esthétique numérique « picturale » unique enracinée dans l'art « systémique » non numérique et l'expressionnisme abstrait.

Aujourd'hui âgé de 35 ans, Hobbs est peut-être mieux connu pour la série Fidenza 2021 de 999 NFT générés par un seul algorithme. Un seul Fidenza NFT s'est vendu pour 3,3 millions de dollars, les critiques accusant le battage médiatique et l'hystérie. Hobbs, cependant, a réussi à faire ce que peu d’artistes génératifs producteurs de NFT ont réussi : séparer la spéculation artistique de la spéculation cryptographique. Il est sorti des décombres de l’effondrement de la cryptographie avec une réputation intacte et une demande pour son travail toujours aussi fébrile. Et à mesure que l'attention se détourne des dessins animés à collectionner et se tourne vers l'art génératif de valeur réelle, l'espace s'est ouvert pour la première star crédible et marquante du genre. Hobbs revendique cet espace.

Tyler Hobbs, Fidenza #313, 2021

Tyler Hobbs, détail, user_space, 2022

Ironiquement, une partie de cette ascension nécessite de devenir physique et Hobbs le fait lors de deux expositions de peintures et de dessins au printemps 2023, la première à Unit London début mars et une autre à la galerie Pace de New York plus tard dans le mois.

Hobbs crée depuis longtemps des versions physiques de son œuvre numérique, souvent à l'aide d'un simple traceur mécanique, suivi d'une peinture à main levée. Plus récemment, il a armé le traceur avec un pinceau (même s'il admet que cela a été un processus délicat à réaliser).

L'exposition londonienne «Mechanical Hand» rassemble des peintures et des dessins créés au cours des trois dernières années et, selon Hobbs, constitue son point de vue sur la façon dont les approches numériques ou systémiques et les processus physiques se chevauchent et se brouillent. «Il s'agit en grande partie d'une exploration de la manière dont l'art numérique peut devenir plus humain et l'art physique plus systématique», dit-il. «C'est un mélange d'œuvres créées à la main, créées par une machine ou créées par une combinaison des deux. Il demande : « Comment pouvez-vous travailler avec l’ordinateur et la machine et de manière plus humaine ? Et comment pouvez-vous, même lorsque vous travaillez à la main, adopter une approche plus mécanique du travail procédural ? » Il y a là-bas beaucoup de terrain fertile.

QQL #7, 2022 par Tyler Hobbs et Dandelion Wist, artiste paramétrique sdv.eth

L'exposition Pace « QQL : Analogs », commandée par l'aile Web3 de la galerie Pace Verso, s'articule autour d'une nouvelle série d'œuvres produites dans le cadre du projet QQL. Fruit d'une collaboration avec Dandelion Wist, co-fondateur du marché d'art génératif Archipelago, QQL comprend un algorithme génératif et un site Web, avec des visiteurs libres de l'essayer et même de modifier des variables, notamment la densité, l'échelle et la couleur (par expérience, les résultats sont beaucoup plus de succès lorsque QQL est laissé aux appareils d'origine de Hobbs). Cependant, seuls ceux qui achètent un pass neuf peuvent réellement enregistrer et créer une image en tant que NFT.

La paire a publié 900 passes de frappe QQL en septembre 2022, vendues pour un total de 17 millions de dollars. Un mois plus tard, ils valaient 28 millions de dollars sur le marché secondaire (des semaines après que les pass aient été vendus, voire changés de mains, la plupart des collectionneurs n'avaient pas réellement frappé une œuvre ; soit ils passaient de longues heures à jouer avec l'algorithme pour voir ce qu'ils pourraient en sortir) avec, en espérant qu'elle finira par sortir ce que les amateurs d'art génératif appellent une pièce du «Graal», ou en attendant simplement de voir ce que d'autres collectionneurs ont publié). Hobbs et Wist ont gardé 99 laissez-passer pour eux-mêmes, et l'exposition Pace présente 12 peintures de Hobbs basées sur ses « sorties » QQL.